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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 21:19

J’ai de nombreuses questions sur l’estimation de couverts en argent…

Le plus souvent, il s’agit de couverts ou d’objets plus ou moins dépareillés que l’on a trouvé dans les grenier ou que l’on tient de famille….et l’argenterie ne motive pas vraiment les générations actuelles..

 

Je reviens avec insistance sur ce sujet car, en toute certitude, les couverts en argent sont en fait faciles à entretenir et très pratiques…leur  petit coté désuet leur donne beaucoup de classe et d’originalité. ..

Avec un peu de recul, si vous regardez bien l’état de vos couverts modernes en métal et matériaux composites divers, vous constaterez que très vite, ils se ternissent, se déplaquent, se rayent…ce n’est jamais vraiment net ….et il faut très vite les renouveler…..plaisir de la société de consommation actuelle, certes…

Alors que 50 ans, 100 ans après, les couverts de votre maman, grand mère, arrière grand mère sont toujours là. :.jaunis et un peu rayés certes, mais.. dès que l’on se donne la peine de les frotter, quelle révélation…ils sont doux, lourds dans les mains, de forme bien adaptée, et ont le charme des objets qui ont une histoire…..

 

Mais …

c’est compliqué à entretenir..

FAUX ! un couvert en argent passe au lave vaisselle, à condition de ne pas le mélanger à d’autres métaux…..les mettre donc dans un bac séparé du panier

 

Ils jaunissent et se rayent

NON, ils se patinent....l’argent ne doit pas toujours être rutilant ! il s’agit d’une matière d’usage courant, et quand les couverts sont de bonne qualité, ils peuvent être utilisés plusieurs mois de suite sans qu’il soit pour autant nécessaire de « faire l’argenterie »..et  quand il faut la faire, il existe aujourd’hui des produits, comme par exemple la pâte bistrot », très simple d’usage, assez peu salissante, ..on rince sous l’eau et on passe une peau de chamois pour finir…Bien sûr éviter le contact avec les œufs et le vinaigre qui noircissent…et là, c’est vrai…

 

C’est cher et il faut les mettre en sûreté pour éviter les vols ..autre contre-vérité !

A l’heure actuelle, il y a tellement peu de fans de l’argenterie au quotidien que les ménagères en argent ont perdu beaucoup de valeur…c’est toujours très cher à l’achat neuf,..mais très accessible d’occasion…et, question sécurité, ce n’est vraiment pas cela que les cambrioleurs recherchent en premier lieu dans une maison…donc, si vous avez mis la ménagère de votre grand mère au coffre, et surtout si elle est en métal argenté, sortez là et profitez en…sans modération…..vous apprécierez tous les couverts de forme adaptée à chaque mets, couverts à glace, à entremet, à poisson, à servir…

 

Alors que vaut ma ménagère ???

 voilà la question que l’on me pose au moins 5 ou 6 fois par mois dans la rubrique faire expertiser… c’est pour cela que je donne ici en clair quelques explications de base qui doivent vous permettre de vous faire une idée par vous même..

 DSC_0243-copie-1.JPG DSC_0244.JPG

3 éléments :

S’agit-t-il d’argent massif ou en métal argenté?

Se reporter a mon article précédent argent massif ou métal argenté http://blog-net-antiquites.over-blog.com/article-31399015.html

 

A savoir : un objet en argent massif français comporte toujours depuis 1838 2 poinçons : une minerve casquée dans un rectangle et la marque du joaillier (initiales et signe distinctif) dans un losange.

Les objets en métal comportent également la marque du joaillier et un poinçon carré contenant l’indication chiffrée du grammage d’argent.

Si les objets comportent des poinçons autres que ceux là , alors l’objet est de provenance étrangère (la forme pourra corroborer cette hypothèse), ou il est français antérieur à 1838.

 

Un objet en argent massif aura toujours une valeur minimale liée à son poids d’argent, un objet en métal argenté peut ne plus avoir aucune valeur.

La qualité des couverts est elle bonne ?

Les éléments qui concourent à la qualité sont les suivants :

le modèle :le  style et les éléments décoratifs sont plus ou moins à la mode et cotés

le joaillier : certains joailliers sont plus renommés et donc plus cotés que d’autres

l’état : le bosselage, les rayures, les usures. Ces défauts sont beaucoup plus pénalisants sur le métal argenté que sur l’argent massif, car le polisseur travaillera plus facilement sur l’argent, mais l’usure des dents de fourchettes par exemple est toujours un moins.

la présence d’un chiffre (initiales et ou armoiries gravées sur le plat des manches) apporte un plus quand ils authentifient une provenance célèbre.

La ménagère (ou la série) est elle complète ?

Un couvert isolé ne vaut que si un amateur est à la recherche d’une ou plusieurs pièces pour compléter une série...une ménagère de base comporte 36 pièces (12 fourchettes, 12 cuillères et 12 petites cuillères plus une louche) ; on trouve ensuite des ménagères comportant des pièces complémentaires : fourchettes et cuillères à entremet, petits et grands couteaux, divers couverts à servir. autour de 70 à 100 pièces, puis des ménagères très complètes jusqu’à plus de 200 pièces..

 

Si vos couverts sont en argent massif, n’hésitez pas à vous en servir régulièrement et prenez en soin :..ces objets ont de la valeur et sont eternels..

Le jour où vous les trouvez ternes et rayés, confiez les à un polisseur, il vous rendra des merveilles, comme neufs et vous pourrez a nouveau en user et abuser pendant des années..

Si vos couverts sont en métal argenté, en général leur valeur reste modeste et ils ne valent plus grand chose si le grammage est faible, si le placage est usé (on voit apparaître le métal jaune en dessous), si les dents des fourchettes et les bords des cuillères sont usés, si les séries ne sont pas complètes, si le modèle est démodé…

2 solutions : les utiliser au quotidien tant qu’ils sont encore présentables ou les faire réargenter si le modèle est plaisant, le joaillier renommé, ou encore si la ménagère comporte un grand nombre de pièces.

 

 

La valeur d'une ménagère dépendra donc de plusieurs critères

  Le nombre de pièces individuelles et de service : d'une trentaine de pièces à plus de 200,

  L'orfèvre: des noms comme Odiot, Ercuis, Puiforcat, Christofle..par exemple sont plus cotés,

La qualité : grammage d'argent élevé, titre de l’argent massif (poids d’argent pur dans l’argent)

Le goût du jour: en ce moment les formes de style Art Déco sont plus recherchées

Bien entendu l'état: si des usures sont visibles, la valeur de la ménagère est plus ou moins dépréciée.

En matière d’estimation il faut par ailleurs toujours savoir si l’on parle de valeur de revente ou de valeur de remplacement. On ne revend jamais le prix que l’on a acheté, sauf si l’objet est unique ou très exceptionnel..

L’intermédiaire qui achète, restaure et trouve l’acheteur se rémunère pour ce travail.

Les indications qui suivent sont donc données en valeur de revente.

 

Individuellement, un couvert en métal même en bon état ne vaut rien. Il peut être estimé de l’ordre de 5 à 10€ s’il fait partie d’une série.

Une ménagère ordinaire d’environ 40 pièces cote autour de 100 €. Pour 80 pièces on peut espérer au mieux autour de 300€.

Seules les ménagères complètes d’orfèvres renommés ont réellement une cote , comme, par exemple, une belle ménagère Christofle  comportant plus de  150 pièces qui peut atteindre 2000 €.

 

Compter environ 10 à 15€ le couvert s’il s’agit d’une ménagère en argent massif. La cote sera d’autant plus élevée si la ménagère comporte un grand nombre de pièces et si l’orfèvre est renommé.

En valeur de remplacement, après restauration et polissage, les ménagères complètes présentées dans de jolis coffrets sont toujours prisées.

Une ménagère de 50 pièces environ est estimée autour de 2000€

Pour 72 pièces, compter entre 3000€ et 5000€

Pour 130 pièces et plus, on est toujours au dessus de 5000€ et beaucoup plus pour un orfèvre de renom.

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 15:56

Question:

Bonjour
J ai récupéré une pendule signée L Carvin. Elle représente une poule faisane avec ses poussins .D après ce que je crois elle est en régule. Le mécanisme de l horloge s arrête après 5 mn de marche . Pourriez vous s v p me donner son prix approximatif . Par avance je vous en remercie
cordialement
M P

carvin2.JPG

Réponse:

Bonjour,
Louis Albert Carvin est un sculpteur animalier né en 1875 et mort en 1961. Vous pouvez lire ce que l’on dit de lui sur le lien suivant
http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Albert_Carvin.
Cette pendule si elle est en régule peut trouver acquéreur pour environ 200€. Si elle est en bronze, on peut doubler cette estimation.
Cela est sans compter le révision du système d’horlogerie qu’elle comporte..cela peut coûter de 100 à 200€.

Cordialement

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 13:47

Question:

Bonjour
 J'ai un fusil d époque en bois noir (malheureusement je ne sais pas laquelle) d environ 1m50 de long. L'arrière du fusil est triangulaire mais très prononcé décoré de motifs blanc et noir (peut etre de la corne ou de la nacre), les motifs sont entoures de "punaises métalliques"; le systeme d armement est je crois un silex.
La fin du fusil est tres long (90cm) démarrant par une plaque en métal doré travaillé de 10 cm puis 12 bagues de 3.5 cm du même ornement genre de rosaces).
J'espère que vous pourrez m'aiguiller sur la provenance de ce fusil et si il vaut la peine d'être restaurer
 Merci 

                                     moukalah.jpg

Réponse:
Merci pour les photos et veuillez excuser le délai mis à vous répondre.
Comme je le pensais ce long fusil à silex est un MOUKALAH Afrique du Nord. Le canon est maintenu par 12 bagues sans doute en acier; sur certains fusils, elles sont en argent. La crosse en bois teinté est décorée d'incrustations et de motifs vraisemblablement en os de chameau. Il est d'époque fin XVIII° ou début XIX°.

On peut estimer cet objet entre 200 et 500€ suivant l’état.

Certains Moukalah très ornementés et pourvus de pièces en or ou en argent sont très cotés, notamment s'ils comportent des inscriptions.
Cordialement

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15 septembre 2010 3 15 /09 /septembre /2010 11:01

Un amateur me pose une question sur une lampe à pétrole..ceci est l'occasion de présenter ici LE spécialiste en la matière..voisi tout d'abord la question et la réponse..

1Question: Pouvez vous me dire l'origine de cette lampe ou m'indiquer un lien ou un site...

Réponse: Il s'agit d'un modèle dit: "liseuse" produite en série par la faïencerie de Sarreguemines entre 1920 et 1925; la forme "générique" a reçu entre ces 2 dates plusieurs modèles de décors réalisés au tampon automatique et réhaussés manuellement avant cuisson. L'engobe finale de ces modèles était de qualité très moyenne et laissait s'infiltrer le pétrole dans l'entre-couche provoquant de vilaines zones brunâtres...

Votre modèle est équipé d'un bec "Polaire" calibre "15 de chez Hugo Schneider ce qui ne convient pas car ce bec a été fabriqué a la fin du 19ème siècle et avait disparu de la vente vers 1913 /14. De plus il est très gourmand en carburant et le petit réservoir en métal se trouvant dans votre lampe suffirait à peine à éclairer une soirée! D'origine, il était monté un bec de type "Kosmos-Brenner" de calibre"14 donnant par ailleurs, une très bonne luminosité...

Voilà!    

 

Si à l'avenir vous avez d'autres questions sur les luminaires anciens LA LAMPISTERIE 1900 tm sera à votre service pour vous renseigner, vous fournir quelques pièces détachées ou remettre complètement en état vos

luminaires ...link

WINNE Lampiste d'Art   LA LAMPISTERIE 1900.

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 13:57

Voici ma réponse à la question d'un internaute....

Bonjour,
Je possede une tête en biscuit de Sèvres des annees 30. Elle est assez sale avec de la poussière incrustée. Je voudrais savoir comment la nettoyer sans l'endommager.
Merci pour vos conseils.
Frederic

 

Lorsque je dois nettoyer un biscuit, je me sers de poudre a laver pour lave-vaisselle.

Je le fais tremper en entier une minute dans de la poudre diluee dans de l’eau et ensuite je frotte prudemment avec une brosse douce.  Je rince ensuite et essuie doucement.

Les traces de poussiere disparaissent et le blanc redevient tres pur, au besoi je m’aide d’un coton tige.

Attention : si votre biscuit e été restaure, il ne supportera pas l’eau et quelquefois les restaurations sont invisibles…donc bien etre sur de l’etat du biscuit avant tout trempage.

A votre disposition

 

 

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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 18:57
Un internaute me pose la question suivante:
je cherche l'origine de ce poinçon qui figure sur service cafe epoque 1900 merçi si vous pouvez m'eclairer?


A l'intention de nos lecteurs, voici la réponse:

Bonjour,

Votre poinçon est celui de la maison SAGLIER rue d’Enghien à Paris, successeur du grand orfevre parisien PROST.

A votre disposition.

Cordialement

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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 16:52

 

Résumé: principales caractéristiques et cotes des chaises d'époque Restauration.


Le mobilier Restauration traduit plusieurs influences :


- l’héritage du XVIII° siècle que l’on mesure dans le raffinement du style, la qualité d’exécution et le retour de la marqueterie

- l’influence de l’Empire dans la modernité des formes et l’ornementation, mais aussi par le retour aux formes galbées en réaction aux lignes droites du mobilier Empire

- l’avènement de la bourgeoisie et les prémices de l’industrialisation qui conduisent à une production plus importante, mais aussi plus rationnelle tout en recherchant un maximum de confort.

 

Les grandes caractéristiques du mobilier sont les suivantes :


-          utilisation de bois indigènes, suite à l’interdiction d’importer l’acajou ; on utilise le frêne, l’orme, le citronnier, l’if et surtout l’érable…

-          nombreux décors de filets  et retour la marqueterie en partie et contrepartie à la manière de Boulle (voir la marqueterie Boulle) linkmais à base de bois clairs et foncés, sur les modèles CHARLES X , très spécifiques

-          souplesse des formes, montants et traverses galbés ou a épaulement, pieds galbes et en console à la manière de Jacob, inclinaison des dossiers devenus plus « enveloppants..

-          richesse et grande variété des éléments stylistiques : influence de l’antique gréco romain, étrusque, égyptien : lotus, palmettes…recours aux thèmes classiques rinceaux, lyres, vases avec une nouveauté : le style néo-gothique dit « à la cathédrale » d’inspiration médiévale: arcatures, fenestrages, ogives…

voir article plus général sur le style Restauration link

 

En ce qui concerne les chaises, on trouvera deux lignes type : la chaise gondole et la chaise classique


La chaise gondole

créée sous l’Empire, elle est encore très prisée sous la Restauration.

Les dossiers sont souvent plus enveloppants et d’un galbe plus prononcé. Ils différent selon la forme de la traverse supérieure qui donne la ligne générale du meuble : ils sont soit cintrés à épaulement, soit arrondis ou droits.

Ils peuvent être évidés avec un support central orné ou non d’un motif décoratif ou garnis en plein.

Les montants, de forme concave s’arrêtent au premier tiers des traverses latérales du siège ou se prolongent jusqu’à la ceinture.

 

 

 

 

 

 

 

                                   

 

La chaise classique

les modèles sont très variés, l’essentiel des différences se trouvant dans les dossiers.

Là aussi, on trouvera des dossiers plus inclinés et souvent légèrement galbés.

 

Les modèles les plus courants sont les suivants :

         Dossier à la Croix de Saint André , avec toutes les variétés de motifs décoratifs sur cette croix

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

          Dossier à croisillons simple ou avec le montant supérieur renversé..on trouve parfois un barreau ou un motif décoratif ajouré dans la traverse supérieure formant une « prise » pour soulever la chaise

 

      Dossier à barrettes, une ou deux barrettes, simples ou décorées en traverses intermédiaires du dossier

 

 

      Dossier « à la cathédrale » d’inspiration médiévale

 

      Dossier arrondi...et autres modèles plus rares mais aussi plus recherchés et plus couteux

 

Les piètements sont le plus souvent sabre ou gaine a l’arrière.

A l’avant ils sont gaine ou en console, dits aussi en « cuisse de grenouille », que ce soit sur les chaises gondole ou sur les chaises classiques.

 

De grands ébénistes ont beaucoup œuvré dans le siège sous la restauration : on citera Alphonse Georges JACOB, puis ses successeurs les frères JEANSELME, Michel Jacques BOULARD, Jean jacques WERNER, Pierre Antoine BELLANGER….

 

La cote des chaises Restauration


L’ordre de grandeur est le suivant :

Les prix sont données pour des chaises en parfait état restaurées par un ébéniste, puis garnies et recouvertes à neuf.

Des chaises non restaurées auront évidemment un moindre coût..mais les frais de restauration, garniture et couverture sont loin d’être anodins !

On admet généralement qu’une paire a la valeur de 3 orphelins, et une série de 6 le prix de 12.

 

MODELE

ORPHELINE

PAIRE

SERIE DE 6

Chaises gondoles

450

1350

5400

Chaises à barrettes

300

900

3600

Chaises à la croix de Saint André

600

1800

7200

Chaises à arcatures et modèles plus rares

900

2700

10800

Modèles marquetés Charles X..à partir de……

750

2250

9000

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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 16:41

Durant tout le XVIII° siècle, les européens ont cherché le secret de la fabrication de la porcelaine que l’on importait de Chine.

On voit apparaître en Allemagne les premières porcelaines et c’est en Angleterre que l’on produit les premières faïences fines.

La pâte fine, ivoirée et légère acquiert une blancheur qui permet de la recouvrir simplement d’une glaçure transparente sans passer auparavant une couche d’émail opaque.

L’industrialisation et l’invention des décors imprimés vont favoriser le développement de cette vaisselle élégante qui devient accessible pour la nouvelle bourgeoisie.

La mode des produits anglais qui adoptent les formes néoclassiques très en vogue à cette époque, et l’exemption de droits de douane, suite au traité de Vergennes, vont provoquer la ruine de la faïence stannifère traditionnelle française.

Mais l’Angleterre connaît une crise vers la fin des années 1770 qui amènera les potiers papistes à émigrer massivement en France; si bien que leurs techniques connaitront un succès sans précédent en France durant tout le XIX° siècle.

 

La faïence fine sera fabriquée un peu partout en France, dans l’Est (Lunéville, Longwy..), le Nord (Valenciennes, Saint Amand, Douai..),le Centre (Orléans, Gien…), le Sud (Apt, Toulouse, Bordeaux…), mais c’est dans le Bassin Parisien qu’elle connaîtra la plus importante production, d’abord avec Pont aux Choux, puis Sèvres, et surtout Creil, Montereau et Choisy le Roi, trois manufactures dont les destins seront liés.

 

Cet article n’a pas pour objet de détailler les techniques de fabrication ni l’historique très complexe des manufactures, mais il sera centré uniquement sur la FAIENCE DE CREIL en vous donnant simplement quelques repères pour savoir reconnaître le CREIL, et quelques raisons d’en acquérir et, pourquoi pas…de le collectionner!

 

COMMENT RECONNAITRE LE CREIL

 

Rien de plus simple : la faïence fine est presque toujours signée : marques en creux ou en cachet depuis l’exposition de 1806 où les producteurs français ont décidé de marquer leurs produits définitivement.

Donc même si les formes, les décors les couleurs peuvent être très proches de Montereau, Choisy le Roi, Gien, Sèvres ou Sarreguemines, la marque ne laissera aucun doute.

 

La fabrique a été fondée en 1797.

Jusqu’aux environs de 1830, on y travaille la terre de pipe, recouverte d’un email tendre qui se raye facilement, (on trouve des variantes dans d’autres régions: terre de fer ou terre de Lorraine) puis, le cailloutage (silex broyé) permet de produire une pâte plus dure, on en vient à la faïence fine introduite à Creil par Boudon de Saint Amans.

Durant cette période on trouvera des décors peints puis, avec l’apparition en 1808 des procédés d’impression, des décors imprimés.

De 1808 à 1818, CREIL imprimait sur place mais confiait la majorité de ses impressions à l’Atelier du Cadran à Paris. Ces décors étaient réalisés pour plusieurs fabriques, si bien que l’on trouvera les mêmes décors sur des pièces de provenance différentes, mais la pâte fabriquée à Creil permettait un rendu de très grande qualité.

 

A partir de 1834, on trouve la faïence feldspathique ou porcelaine opaque.

 

 

 

 

On fabrique également à CREIL des pâtes noires et des grès de couleur pour des pièces de forme et objets d’ornement, notamment des biscuits.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 1840 Creil fusionne avec Montereau et devient Lebeuf et Milliet On fabriquera à CREIL & MONTEREAU des porcelaines tendres : le pétrocérame en 1844, puis le kaolina à partir de 1867.

C’est la grande période de production de la vaisselle de table et objets de toilette avec notamment les services Flora, Japon et Braquemond-Rousseau.

La manufacture de CREIL fermera définitivement ses portes en 1895. Montereau continuera seule, puis sera rachetée par Choisy le Roi en 1020. Elle continuera à produire jusqu’en 1955, date à laquelle elle cessera toute activité.

 

Les marques et les décors

 

Les marques

 

 

 

Jusqu’en 1834 marque CREIL en creux sur la terre de pipe. On trouve aussi des marques Stone Coquerel, legros d’Anisy…

 

 

 

 

 

 

De 1834 à 1867 marques imprimées sous couverte sur la faïence fine ou porcelaine opaque:

Médaille d’or, Saint Cricq Cazaux, Lebeuf & Milliet

Après 1867, marques déposées Creil et Montereau imprimées en toutes lettres.

 

 





Les decors

 

Les décors peints:

Guirlandes de feuillages entre 2 filets bistre puis bleu, herborisation, cordages, marbrures, rubans, filets, fleurs, treillages, semis de feuilles..

 

Les décors imprimés:

Souvent marqués de 3 lettres L S C lorsqu’ils sont imprimés à Paris

 

 

Sur la faïence blanche en terre de pipe : gravure noir ou bistre cernée de filets sur des thèmes variés : archéologie, monuments, histoire, géographie, départements, mythologie, beaux arts,, littérature, vieux métiers…souvent l’aile est colorée en bleu, jaune ou vert entre les deux filets ; puis on voit apparaître des décors à l’antique ou de vigne, paysages, fleurs sur le marli.

 

 



 

 

 

 

Des pièces d’exception produites en grès noir de couleur sont monochromes avec un décor en relief et/ou à décor peint.

 

 

 

 

 

 

Un peu plus tard, les décors sont imprimés en bleu, puis en gris, rouge, rose, vert sur fond blanc et l'on voit apparaître des pièces àont le fond est coloré de jaune ou vert très lumineux. Ces pièces à fond de couleur sont imprimées en noir.

Les thèmes se diversifient : paysages chinois, scènes de chasse, de marché, courses hippiques, actualité…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Enfin les décors imprimés  sont rehaussés ensuite de couleurs et deviennent polychromes : scènes dans un cartouche central et bordures de fleurs sur l’aile. Tous les thèmes sont permis : religion, politique, botanique, humour, comptines, proverbes, rébus, historiettes.

Sur les marlis on trouve des lambrequins, festons, grecques, indiennes, fruits, fleurs…

Le mauve fait son apparition dans les années 50 ainsi que les rehauts d’or et les décors hollandais et japonisants, on trouve aussi le faux bois et le blanc rehaussé d’argent à l’imitation du Langeais.

 



Pourquoi s’interesser et collectionner le CREIL ?

 

Les productions ont été très abondantes au XIX° siècle.

Comme il s’agissait de pièces d’usage, beaucoup d’entre elles ont été détériorées ou cassées  En effet, la faïence fine est assez fragile, poreuse et se raye facilement.

Donc les pièces de la première moitié du XIX° deviennent de plus en plus rares et prendront de la valeur. Choisir de préférence des objets en parfait état, avec peu de fissures, rayures et égrenures. Les différences de cotes tiennent essentiellement à la qualité de la pièce et à l’originalité et la rareté des motifs. La constitution ou reconstitution des séries est évidemment un plus.

Les pièces de forme : bouillons, aiguières, coquetiers, pots à crème....ont toujours plus cotées car plus rares et notamment les pièces formées de deux parties, comme les pots couverts, sucrier, soupière et son présentoir….car souvent les couvercles ou supports ont disparu…

 

          

 

Les pièces de forme de couleur ou en grès noir sont maintenant de véritables objets d’art. Les amateurs des époques Empire et Restauration ne s’y trompent pas.

 

Les objets de la deuxième moitié du XIX° sont également recherches par les maitresses de maison qui n’hésitent pas à présenter sur leur table de la vaisselle d’exception et à utiliser encore ces fabuleux services, même s’il leur en coûte un soin extrême dans l’entretien courant.

Plus simplement, c’est toujours un moment agréable lorsque l’on met sur la table au moment du fromage ou du dessert des assiettes à thèmes qui donnent lieu à échanges et discussions entre convives.

Mais attention à l’entretien !...

Laver au détergent doux, ne jamais passer à la lave vaisselle, ne jamais laisser tremper…

 

LA COTE DU CREIL

 

Nous donnons ici quelques ordres de grandeur pour des objets marqués CREIL en creux en bon état

 

Assiette simple décor humoristique imprimée en noir sur fond blanc : 15/20€

Assiette polychrome avec un beau marli : 200/250€

Assiette imprimée en noir sur fond jaune : 50€

Série de 6/8 assiettes historiées courantes : 400/600€

Série de douze à décor plus rare : 2000 :2500€

Sucrier à fond vert : Plus de 2000€

Pot à crème : 250€

Aiguière : 1000 à 1500€

Soupière et son présentoir : 1500 à 2000€

Service Flora : 4000 à 12000€ suivant nombre de pièces

Service Rousseau & Bracquemond : à partir de 8000€

Voir egalement la tendance dans La Gazette Drouot

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25 mai 2009 1 25 /05 /mai /2009 09:36
 

Nous nous sommes spécialisés dans le siège ancien et nous proposons à notre clientèle un choix de sièges d’époque de la période 1740-1850, c'est à dire des époques Louis XV, Louis XVI, Directoire, Consulat, Empire, Charles X et Louis Philippe.

Bien sûr, nous présentons de préférence les fauteuils ou bergères en paire, ou par série de 4, mais nous proposons également des marquises, canapés, méridiennes….

 

La plupart du temps, nous achetons les sièges en l’état. La structure a souvent souffert et nécessite des restaurations et la garniture (ou au moins la couverture) sont à refaire. Quand cela est possible, nous présentons néanmoins les sièges en l’état, pour laisser au client le choix du tissu destiné à la couverture . Il s’agit en effet d’un élément clé de la décoration intérieure  et il est très important que le siège s’intègre parfaitement au décor du futur propriétaire.

Bien entendu, nous nous chargeons des prestations intermédiaires. Lorsque le client aura arrété son choix, nous confierons le siège à notre ébéniste, puis à notre tapissier, suivant les prescriptions de notre client et nous livrerons l’objet terminé quelque temps après.

 

Les clients nous demandent souvent conseil au sujet du choix de la garniture.

Ceci n’est pas exactement notre métier, bien que nous soyons connaisseurs.

J’ai donc sollicité Valérie PIZZI, tapissière d’ameublement, pour lui demander des explications.

Avec son autorisation, je commente ici quelques extraits de l’article qu’elle a publié à notre demande sur son blog 

Les garnitures récentes et anciennes

et que je vous invite à consulter.

 

A propos de l'auteur Valerie PIZZI

Valérie PIZZI est tapissière d'ameublement et restauratrice de mobilier ancien. Elle est le co-auteur du livre "LELEU décorateurs ensembliers" (ED. Monelle HAYOT). Présente sur la chaine Direct 8, elle anime régulièrement la rubrique "secret d'expert"

Retrouvez la sur ses sites :

maison-salamandre.com

tapisserie-ameublement-restauration.blogspot.com

 

Les différents modes de garniture, garniture à l’ancienne ou moderne, sont liés à l’évolution des techniques et des matériaux et sur les sièges modernes, la mousse et le latex ont complètement remplacé le crin..

 

Le choix de la garniture, mousse ou crin, dépend de plusieurs critères :

Le siège lui même, bien sûr. Il serait criminel (le mot n'est pas trop fort !) de garnir un fauteuil du XVIII avec de la mousse. A contrario, est-ce raisonnable de poser une garniture en crin piquée sur un fût (ossature, bois de siège) de mauvaise qualité ou très moderne. Cela reste possible mais parfois délicat car lorsqu'un siège est fabriqué il l'est en fonction de sa future garniture. S'il doit recevoir de la mousse, il n'y a pas de feuillure (emplacement ou l'on pose les semences (clous) pour maintenir les toiles) puisque la mousse est collée. Quelle difficulté alors pour le tapissier de réussir à poser les différents éléments de garniture à des endroits non pour prévus pour cela!

Le coût de réalisation est aussi à prendre en compte évidemment. La mousse est moins onéreuse. Les coûts de la matière d'oeuvre (mousse) sont plus chers (que du crin) mais le temps de main d'oeuvre étant diminué, la facture totale s'en voit réduite; cependant une garniture en mousse a une durée de vie bien inférieure à une garniture en crin (5 à 10 ans pour la mousse, 25 à 50 ans pour le crin); là encore, si l’on garnit de crin un fût moderne : le fût risque de s'abîmer avant la garniture !!!


Elle préconise, s’il s’agit d’un siège ancien, de le refaire à l'identique, et de choisir une garniture en plein, utilisant le crin (que l’on trouve le plus souvent sur les sièges jusqu'aux années 1940/50) .

On distinguera :
        la garniture en plein piquée sans ressorts avant 1825
        la garniture en plein piquée avec ressorts après 1825

En effet, les sièges anciens ont une histoire et il n'est pas rare de trouver une restauration ancienne qui intègre des ressorts sur un siège qui n'en possédait pas lors de sa construction!

Il est en effet courant, pour des assises plus larges et plus épaisses, d’ajouter un certain confort par l'adjonction de ressorts qui, toujours dans le but de respecter l'aspect d'époque, devront se faire le plus discrets possible. Elle est formée d’une masse de crin dont l'épaisseur dépend du style de l'assise, variable de 1 à 8cm. Le crin est maintenu par des points qui lui permettront de ne pas s'affaisser. Plus le nombre de points de piquage est important plus la garniture sera solide.

 

Elle décrit les principales étapes du garnissage à l’ancienne que je reproduis ici :


Les étapes du garnissage classique

Sur ce fauteuil Louis XVI, il sera réalisé une garniture en plein pour l'assise, ainsi qu'une couronne pour le dossier.


Sangle de tapissier                                          Ressort 5 tours galvanisé siège


A noter ce point du sanglage, très important pour les antiquaires. La garniture en plein sans ressorts présente un sanglage sur la ceinture. Cela permet de voir l’envers du siège et de juger de l’ancienneté du siège, des restaurations qui concourent à sa solidité et, si elle existe, de repérer l’estampille qui est souvent située sur le dessous de la ceinture. A contrario, une garniture avec ressorts dissimule la ceinture et laisse planer le doute sur l’authenticité du siège.

 

 

 

La toile forte sur laquelle sont cousus les ressorts     Mise en crin


 

 




L'emballage et le rabattage (toile enbourure)              Le point de fond


 


Dossier en couronne                                          Le piquage des points


 


La piqûre (petite couche d'elancrin)                      La mise en blanc et ouate


 



 

Tissu d'habillage (couverture)                                     Jaconas    

 

Si le siège est ancien mais de moyenne ou mauvaise qualité, et que l'on répugne à envisager la mousse, il est possible d'utiliser une technique mixte comme le profilé par exemple. On peut également bien sûr refaire une garniture en crin piquée, se demander alors si cela en vaut le coup au vu de l'utilisation du siège, de sa valeur...

 

Votre tapissier qui saura vous orienter vers les bons choix. Demandez des photos des différentes étapes et faites vous expliquer ces choix à travers un compte rendu de restauration, le professionnel sera ravi de vous renseigner, tant il est vrai que les tapissiers sont souvent passionnés et avides de parler de leur passion : le siège !

Et si vous êtes en région parisienne, appelez Valérie que je remercie pour ses conseils.

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16 mai 2009 6 16 /05 /mai /2009 23:26

En tant que professionnel, j’ai trouvé dans une maison l’objet suivant…



C’est une lampe à pétrole sans doute..mais qu’en dire ?   

Un de mes collègues et ami, spécialisé dans les lampes à pétrole et que vous pouvez rencontrer sur les salons d’antiquaires m’apporté cet éclairage…je l’en remercie très sincèrement.

 

 

 

 



Cette lampe qui en fait n'en est pas une car il s'agit d'un très beau vase qui avait la particularité de pouvoir "de temps en temps" se transformer en lampe ; la partie supérieure doit pouvoir s'extraire et coulisse dans un tube de laiton poli ou fer blanc.

Certains de ces vases-lampes ont été condamnés à rester des lampes quand les fonds en fer-blanc ont fui; à ce moment là, d'habiles ferblantiers ont relié la partie haute avec le bas au moyen d'une tige filetée.

En cette fin du 19ème siècle plusieurs manufactures ont réalisé ce type de pièces: Paris, Sèvres, Limoges, Berlin ...et quelques autres. Pour moi, celle-ci proviendrait de la Manufacture Valentine.

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